Quelques réflexions en passant, le tout accompagné de délicats coups de gueule.

Ecrit par : Gerard Mathar
le  28-01-2009

Un récent échange de courriels, arrivé un peu par hasard avec un monsieur établi en Belgique, m’a amené à émettre quelques réflexions concernant ma «manière de vivre». Permettez-moi de partager avec vous quelques-unes de mes cogitations.

C’est une remarque que l’on me renvoie souvent : En Belgique, en France,…impossible de randonner sans contrainte là où cela nous tente.

Rien n’est impossible.

Libre à vous de vous promener où vous le souhaitez, votre conscience vous guide.

Il faut faire abstraction des interdits qui vous entourent !

Je vous sens tiquer, penser violations des lois de la société.

Vous me dites «hors la loi», je vous réponds «désobéissance civile», soit le refus de me soumettre à un règlement portant atteinte à ma liberté de manière injustifiée, car ma conscience est suffisamment développée que pour induire chez moi un comportement exemplaire lorsque je suis en forêt. Ce qui, vous en conviendrez, rend pour moi toute réglementation inutile.

Je ne me suis jamais senti concerné par tous ces règlements mis en place partout en forêt. Je pense que c’est parce que je vois au-delà des-dits règlements.

Les aménagements, les balisages sont l’expression de la crainte humaine face à la Nature. La plupart d’entre nous a besoin de repères humains. Ce qui explique les panneaux, les flèches, les marques de peinture, l’entretien des sentiers, les caillebottis. Ces derniers sont autant là pour préserver le milieu que pour éviter de se tremper les pieds dans une boue acide, froide et gluante !

Randonner en Fagnes sans se mouiller les pieds, c’est dingue mais c’est possible. Comment alors découvrir, ressentir la spontanéité du Sauvage, vivre pleinement la Nature ?

C’est comme randonner dans le désert sans marcher dans le sable ! Merde quoi ! Réveillez-vous !

Pourtant, l’âme des choses est encore là, puissante et omniprésente pour qui sait la sentir.

0Laissez les touristes dans leur ignorance et plongez dans le réel, faites seul de longues randonnées, passez des nuits sans faire de feu au milieu des forêts.

Vous verrez que le Plateau des Fagnes est aussi sauvage que l’Amazonie ou la forêt boréale (pour parler de ce que je connais un peu).

La Nature est notre Mère, il n’y a rien à craindre. Mais beaucoup à recevoir.

Ouvrir les yeux ne suffit pas. L’âme, elle aussi, doit voir.

C’est ainsi que je vis, et c’est ainsi que j’élève mes trois garçons.

Il y aurait sans aucun doute bien d’autres choses à dire.

Je connais déjà l’une des remarques qui me seront faites : ça sera le bordel si on laisse divaguer tout le monde n’importe où !

Il faut des règles !

C’est vrai, il faut encadrer une bonne partie des gens, car ces derniers sont incapables de se comporter avec respect. Ils vont en Fagnes comme ils vont à Durbuy , à Banneux ou à la «réserve naturelle» de Han-sur-Lesse. À propos qu’est-ce qu’elle a de naturel cette zone de loisir aménagée ?

Cependant, je refuserai toujours de devoir subir des règles édictées pour limiter la nuisance des abrutis. Parce que j’ai la certitude que, malgré tous mes défauts, j’ai la Conscience d’être partie prenante de l’écosystème global et que j’ai le profond respect de ce qui m’entoure.

Je suis certain de ne pas être le seul à ressentir cela.

Enfin, et surtout, si l’on redonnait toute son importance à l’éducation et à l’enseignement, tous ces règlements deviendraient obsolètes.

Je ne parle pas de former des fonctionnaires, des boulangers, des soudeurs ou des carrossiers, etc…

Je parle d’abord et avant tout de développement humain, de sens critique, de la nécessité d’inculquer des valeurs de bon sens et de respect.

Je parle de former des Hommes.