Les confettis de Stavelot

À l’heure ou j’écris ces lignes, le rouge-gorge vient de quitter la mangeoire où les mésanges ne font plus que de sporadiques rezzous, histoire de rappeler aux moineaux que le territoire reste partagé. Les jours allongent et, hier, le soleil couchant a incendié le ciel sur la crête de Fraiture. Sans doute tout ça ne nous met-il pas à l’abri de quelque offensive hivernale mais, comme disait l’autre : “ On sent vers où on và „.

Cependant, c’est à ce dernier que nous nous intéressons ici car les murs du local des « Blancs Moussis » renferment une activité peu banale : la fabrication de confettis. C’est en 1975 que Jean-Louis Cahay, ingénieur, conçoit cette machine qui fonctionne chaque année depuis lors, pour fournir plusieurs tonnes de ces petits bouts de papier sans lesquels les carnavals ne seraient pas ce qu’ils sont. Le fonctionnement de ce drôle d’outil est relativement simple : des bandes de papiers (25 au maximum) sont réduites en ronds et en étoiles par de petits cylindres d’acier. Il n’y a donc pas de déchet, mais deux qualités de confetti à la sortie. Les étoiles sont récupérées directement, tandis que les ronds sont aspiré jusqu’au premier étage du bâtiment, où ils sont mis en sacs de 10 kilos. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le papier utilisé ici n’est pas du papier de récupération, il est fabriqué et acheté spécialement pour l’occasion.

La plus grande partie du 2ème étage du bâtiment est réservée au stockage des sacs (de 10 kilos) : des tonnes de rires en perspective !

La machine donne une production de 4 sacs à l’heure. Lorsque l’on sait que, pour un Laetare, 4 à 5 tonnes de confettis sont nécessaires, on imagine facilement la somme de travail que cela représente. D’autant plus que les Blancs Moussis ne se contentent pas de fabriquer seulement la quantité qui leur est nécessaire : ils fournissent également les carnavals des environs jusqu’aux alentours d’Eupen. Cela leur permet, en général, de payer le papier…

Ce magnifique bâtiment à colombages abrite la salle de réunion des blancs Moussis et, depuis 25 ans, leur machine à confettis.

Un conseil : si vous passez un jour à Stavelot peu avant le Laetare, faites un détour par le local des Blancs Moussis et rendez visite à Monsieur Fabritius (celui que les enfants du coin surnomme « Monsieur Confettis »). La gentillesse et les anecdotes de ce charmant retraité vous raviront.

Olivier Vidick